AZROU

récit avril 03

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Pèlerinage pascal à Azrou

Jeudi 3 avril

Les Fourdilis font étape à l’auberge du Beaussire d’où ils repartent le lendemain, l’estomac lesté de quelques produits régionaux arrosés de nectars un peu moins locaux et le coffre chargé de nourritures spirituelles à l’intention des amis d’Azrou . Direction : le Grand Sud, plus précisément Erfoud où le Breton rendra visite au coiffeur local pour se faire enfin rectifier, après 34 ans, la barbe et les cheveux (ou ce qu’il en reste) afin de présenter un portrait avenant aux Azrioui.

Jean-Pierre Guidoux et Aline, les Thoulouze, les Hatchondo « processionneront » sur leurs traces pendant la Semaine Sainte à travers l’Espagne âpre et colorée.

Les Fabre-Beffy ayant préféré le train se prélassèrent dans les wagons-lits ibères, qui, à leurs dires ne furent point trop rudes.

Les gens pressés – les 2 Guillaume, les 2 Lecorre, les 2 Danielle (Battle-Vénuleth et Cazalot-Duquesne) et les 2 Launay – avaient opté pour la voie des airs.

Apocalypse et  Spectres

 

Vendredi 18 avril au soir

Tandis que les Fourdilis étaient douillettement installés à l’Azrou-hôtel, les voyageurs du vol Paris-Fez (les 2 Danielle et les Launay) entamèrent la dernière partie de leur trajet en voiture de location au milieu d’éléments déchaînés. Entre Imouzzer et Ifrane, épais brouillard, pluie diluvienne puis grêle et neige mêlées constituaient un spectacle dantesque (pourtant, on n’était pas en Italie) et obligèrent le malheureux Cyberpapy à réduire sa vitesse à 30km /h ce qui le changeait du haut débit mais lui permit d’éviter, in extremis, un fier cavalier (de l’Apocalypse ?) juché sur sa bourrique et qui traversait comme une flèche la P 24 dans la tourmente.

Le quatuor rallia enfin sa destination et après quelques ablutions, fut rejoint au bar du Pano par les Fourdilis pour se réchauffer de quelques verres de Guerrouane avant de passer à table. A la fin du dîner, les six convives virent surgir deux spectres : Dédé et D Thoulouze victimes d’un accrochage dû aux intempéries entre El Hajeb et Azrou. Eux étaient intacts, la magnifique Saab, un peu moins… Transis, un peu sonnés (avant le retour officiel des cloches), ils décidèrent, malgré les protestations amicales, de respecter le jeûne du Vendredi-Saint et de trouver un sommeil réparateur (à défaut de tôlier).

Gare aux morilles

Samedi 19 avril

Aux aurores, Dédé Thoulouze file vers Meknès où il passera la journée à faire remettre en état son véhicule tandis que Danielle ronge son frein. Les Fourdilis, après avoir décoré leur chambre de morilles pour les faire sécher, rejoignent les nouveaux arrivés. Bien emmitouflés, ils redécouvrent ensemble la place centrale, l’Artisanat, le marché couvert où les commerçants leur font un accueil chaleureux. Au cours de leurs pérégrinations, ils croisent d’anciens élèves (Goulahiane les salue d’un sonore coup de klaxon !), d’anciens collègues dont l’ami Lekorchi, toujours prof d’hist-géo au collège Al Atlas et ils sont bientôt rejoints par Mohamed Bourhrous, le fidèle correspondant, prof de français au lycée Tarik, l’un des artisans sur place de ces retrouvailles.

Après un déjeuner brochettes-tagine face à la nouvelle mosquée, on voit les arrivées se succéder dans l’après-midi : les Guidoux, les Hatchondo («  y’a une voiture 65 qui te cherche » authentique, entendu devant les Cèdres, radio-souk est toujours aussi performante), les Fabre-Beffy, ces derniers dans une voiture de location « folklorique » dont l’eau avait tendance à bouillir en même temps que le sang de nos amis et qu’on leur a changée les jours suivant.

La troupe était presque au complet pour l’apéro du samedi soir au Pano alors que le rendez-vous était prévu pour le dimanche.

Les Normands débarquent

 

Dimanche 20 avril

Dédé Thoulouze se tenait prêt à bondir dans sa puissante limousine retapée de la veille pour aller cueillir les Guillaume arrivés à Fez dans la nuit. Petite frayeur : la réception de l’hôtel où ils étaient censés descendre affirme qu’ils y sont inconnus ! Finalement tout s’arrange et le valeureux chauffeur fait l’A-R pour rapatrier les deux Normands tandis que les autres déambulent dans la ville prenant la pose devant les logements qu’ils ont occupés autrefois. Puis guidés par Bourhrous , ils découvrent depuis l’esplanade de la nouvelle mosquée les nouveaux quartiers d’Azrou, dont la population dépasse désormais 50000 hab. La ville s’est considérablement développée vers Ahadaf , de part et d’autre de la route de Meknès.

Vers midi, les Guillaume et les Le Corre (un peu retardés par des problèmes de voiture) rejoignent tout le monde au Café-Pâtisserie (ancien arrêt CTM). Les embrassades  se poursuivent avec l’arrivée de Gharbi , de Cherfaoui et d’Hassan Oubelkass …avant l’excellent et plantureux déjeuner offert par Lekorchi. Chez ce dernier, nous avons la surprise de découvrir le Soussi, l’épicier qui tenait boutique près du marché couvert et qui faisait crédit aux coopérants en attente de leurs premiers virements. Il est devenu le beau-père de notre hôte.

Pour accélérer la digestion, certains rejoignent le Cèdre Gouraud, encore plus déplumé que quelques-uns d’entre nous. Les singes y pullulent et au contraire du Cèdre, leur existence ne paraît pas compromise puisque des vendeurs de cacahuètes guettent le touriste sur le site.

En soirée, autour d’un verre, on peaufine le programme des jours à venir avec quelques amis marocains.

Singes, mouchoir, allocutions, couscous

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lundi 21 avril

Le chaud soleil de retour est propice à une escapade vers Aïn Leuh. Nous empruntons la piste désormais goudronnée à hauteur de celle du Cèdre et nous redécouvrons les paysages très contrastés mais verdoyants de ce circuit. Nous faisons une première pause en compagnie des singes qui ne nous apprendront évidemment pas à faire la grimace. Le second arrêt aura lieu près d’une fontaine à proximité d’Aïn Leuh pour se désaltérer…de pastis dont les toujours prévoyants Thoulouze avaient fait provision en Espagne. Nous revenons à Azrou par une route où éclatent les couleurs printanières  et nous déjeunons de brochettes en terrasse avant de commencer une après-midi chargée. En effet, nous sommes attendus au collège Al Atlas où le directeur nous accueille chaleureusement et nous apprend que les filles sont désormais majoritaires dans l’établissement. Zorgane, maintenant retraité, nous rejoint pour la visite des classes où certains de nos élèves nous ont remplacés sur les estrades. Certain(e)s sont submergés par l’émotion et l’auteure de ces lignes tient à exprimer sa gratitude à Michel F. pour le précieux mouchoir qu’il lui a tendu pour éponger ses larmes et son rimmel dégoulinant devant la salle 11.

Avant de déguster le verre de thé de l’amitié, les porte-parole s’expriment au nom de chacune des communautés et Madame la Déléguée Provinciale (équivalent d’un Recteur d’Académie chez nous) est particulièrement applaudie pour la finesse et la sensibilité de ses propos.

Le pèlerinage se poursuit au Lycée où nous remettons au Proviseur quelques œuvres dédicacées de « nos » auteurs (Jacques Vénuleth et Daniel Armogathe). En retour, nous sommes invités à consulter les fiches du personnel français des années 60-70 exhumées des archives de l’établissement pour l’occasion : 30 ans (et plus) après, nous nous esclaffons devant les portraits jaunis des mousquetaires de la coopération. Dans cet établissement encore, certains de nos anciens élèves exercent comme profs.

Le Pano accueille ensuite les sportifs pour la traditionnelle pétanque et nos amis marocains infligent une sévère correction aux pèlerins françaouis : ces derniers étaient peut-être déstabilisés par le brutal changement de temps qui s’annonçait …C’est en effet sous la grêle (dont Jean-Claude G. conservera les cuisants stigmates, quel gadin , mes enfants ! ) qu’ils gagnent le domicile d’Hassan et de son épouse où les attend un succulent dîner. Les nombreux convives égrèneront leurs souvenirs communs sous l’objectif vigilant du photographe, Ahmed Fadili qui les avait suivis toute cette journée.

Souk, thé et pot

 

 

 

 

Mardi 22 avril

C’est la traditionnelle journée du souk dont nous découvrons le nouveau site à proximité de la nouvelle « contournante » qui relie la route de Meknès à celle d’Ifrane au-delà d’Ahadaf. Tout le monde s’en met plein les mirettes et les narines (c’est à peu près tout ce qui dépasse des parkas et des petites laines superposées car la pluie et le froid ont fait leur réapparition). Pour réchauffer ses vieux os, la petite troupe grimpe à Tioumliline  pour une halte-apéro avant d’aller, brrr… déjeuner à Ifrane en compagnie de Bourhrous. Au retour, le thé offert par les Gharbi revigore tout le monde et les délicieuses beghirs au miel nous apportent quelques calories supplémentaires.

A 18h, la salle du Pano est comble pour le pot franco-marocain. Les rafraîchissements, les kémias et les petits fours circulent. Saluons au passage le personnel du Pano et sa directrice, Mme Briand, qui se sont accommodés avec beaucoup de gentillesse et de professionnalisme de nos modifications de dernière minute. Dans l’assistance, beaucoup d’anciens élèves dont le toubib et le dentiste : voyageurs futurs, vous n’aurez rien à redouter ici si votre santé ou vos ratiches sont défaillantes. Azzaoui, l’inénarrable conducteur de chasse-neige de certaine nuit de réveillon a fait le déplacement de Fez pour l’occasion et la plus grande joie de tous. Les interventions « officielles » mais bon enfant alternent avec les échanges spontanés. Taïaï, le prof d’espagnol du lycée nous dit un poème qu’il a joliment troussé et intitulé « Les Pèlerins »…  Tous les présents garderont le souvenir de ce trop court moment où les absents furent aussi largement évoqués.

Après les festivités, nous avons eu la surprise de voir arriver M. Zouhair, averti trop tardivement et dont la visite nous a d’autant plus touchés qu’il se déplace difficilement.

Famille Bougrine

 

 

Mercredi 23 avril

Sous un soleil radieux, les uns filent vers Fez, les autres vers Meknés mais tous se retrouvent pour un thé copieux chez les M’Bark tous deux instituteurs. On fait encore un sort aux beghirs au miel !

En fin d’après-midi, après un rapide bilan en commun, c’est l’heure des adieux pour beaucoup : moment impossible à rapporter tant la charge émotive était forte mais tous se promettent de renouveler et d’étendre l’expérience pour que d’autres partagent ces moments exceptionnels. Déjà, des idées germent… (pas vrai, Hassan ?)

La soirée et le séjour se sont achevés dans la famille Bougrine : presque tous les enfants étaient présents autour de leur mère, certains n’ayant pas hésité à faire plusieurs centaines de km pour ces retrouvailles d’un soir. Entre larmes et rires, nous avons retrouvé la cohésion et la chaleur de cette famille si accueillante, même si l’absence de Si Driss était douloureusement ressentie par tous.

Les Duettistes

 

Jeudi 24 avril

Départ vers le Sud de 8 des pèlerins, égayé par le numéro de duettistes Fabre-Beffy. Les autres errent un peu mélancoliquement dans la ville et trouvent asile, qui chez Hassan pour une omelette aux morilles, qui chez Mohamed Bourhrous pour une harira préparée par sa dynamique épouse Aïcha que certains parmi nous avaient vue à l’œuvre dans son département de pédiatrie à l’hôpital où elle a aussi créé une association pour la prévention et la prise en charge précoce du diabète.

À la prochaine

 

Vendredi 25 avril

Le cœur gros, les derniers visiteurs quittent Azrou

 

MERCI A TOUS POUR CE BAIN DE JOUVENCE ! MERCI A NOS AMIS D’AZROU POUR LA CHALEUR DE LEUR ACCUEIL ET LEUR LIBERTE DE PAROLE. MERCI ENFIN ET SURTOUT AUX THOULOUZE SANS QUI CE PROJET N’AURAIT PU EXISTER.

VIVEMENT LES PROCHAINES RETROUVAILLES !